Tokimeki

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Alice Agnellet et Mathilde Dubois se sont rencontrées sur les bancs de l’Inalco à Paris en 2007. Elles se sont perdues de vue jusqu’à ce qu’une re-rencontre fortuite les réunit en 2012 au Japon. L’une spécialisée dans la culture japonaise et l’autre dans l’industrie du vin, elles ont joint leurs forces et leur passion pour l’archipel en créant il y a deux  ans leur propre société tokimeki. D’abord active dans l’organisation d’évènements, elles ont affiné leurs services et se projettent aujourd’hui comme une solution pour faciliter et soutenir les opérations entre les entités françaises et japonaises. 

  1. Vous étiez très axées événementiel mais avez diversifié vos services. En quoi consiste tokimeki aujourd’hui ?

M.D. : l’expérience nous a permis de nous repositionner comme une entreprise dont l’offre est plus globale : un soutien sur mesure pour toutes les opérations B2B entre la France et le Japon. L’évènementiel fait encore partie de notre offre mais notre expertise peut répondre à d’autres besoins du marché : chercher en France des chevaux pour un cavalier professionnel au Japon, assister des institutions publiques, accueillir des délégations sportives, traiter des demandes de recrutement.

A.A. : oui, le besoin de connecter le Japon et la France se ressent dans beaucoup d’industries et à plusieurs niveaux. Il y a dans tout ce que nous entreprenons un fil conducteur et il s’appelle en l’occurrence tokimeki (en minuscule, car la langue japonaise ne fait pas la différence !) : « faire battre le cœur d’excitation » en japonais, offrir une expérience unique qui donne envie de collaborer entre les pays respectifs.

  1. La France est un partenaire bien implanté au Japon, il y a pléthore de sociétés qui proposent ce service d’accompagnement. Comment vous démarquez-vous sur le marché ?

M.D. : nous nous efforçons d’inscrire la découverte du pays dans l’expérience de nos clients. Une compréhension culturelle mutuelle permet une meilleure appréhension du marché, un meilleur résultat à terme. Cela s’intègre dans notre principe de communication : être un tampon culturel en expliquant dans le moindre détail en quoi consistent les parties prenantes de manière à fluidifier les échanges. Dans l’ADN de tokimeki, il existe un savoir-faire mais aussi un savoir-être : les rapports humains sont au centre de notre activité, pour une bonne santé professionnelle. 

A.A. : sur le plan humain, de par la complexité culturelle entre ces deux pays, nous nous efforçons de maintenir une communication constante. Dans le cas où un doute ou une hésitation se fait ressentir, nous prenons contact pour dissoudre les incompréhensions ou autres problèmes. Cela permet à toutes les parties d’avancer en toute sérénité et dans la durée. Le principe de win-win est essentiel et cela nous a fait gagner en notoriété et fidélité, le bouche-à-oreille nous générant la plupart du chiffre d’affaires actuel.

M.D. : j’ai travaillé pendant sept ans à la mairie de Kanazawa et nous entretenons encore aujourd’hui des relations professionnelles. Avoir la confiance d’un organisme public assied notre réputation comme une entité s sérieuse ayant une capacité à s’adapter aux normes locales de travail. Ce sont souvent des dossiers à préparer une voire deux années à l’avance, une belle raison pour se projeter sur l’avenir et voir loin !

  1. En effet, deux ans vous permettent de prendre de la hauteur. Parlant d’avenir, quels sont les projets tokimeki ?

A.A. : 2023 est une année charnière pour nous. C’est une période de tri pour analyser les meilleurs dossiers, voir où nous avons le plus de valeur ajoutée. Typiquement, nous nous étions au début positionnées sur le monde de par notre anglais courant mais avons décidé de rayonner entre le Japon et la France uniquement. Il a fallu faire des choix pour éviter de s’éparpiller et potentiellement se perdre en chemin.

M.D. : les sujets de société comme l’environnement, notre soutien à la communauté LGBTQ+, le féminisme sont des sujets qui nous tiennent à cœur et que nous prenons en considération lors de la sélection des projets que nous traitons. Et c’est à ce titre que nous avons choisi de nous impliquer dans le dossier « Mieux Vivre en Ville »

A.A. : au niveau partenariat, mon expérience dans le vin pendant neuf ans chez Baron Philippe de Rothschild nous a permis de collaborer avec d’autres sociétés telles que le réseau mondial d’experts en F&B GourmetPro. Cette société fondée par des Français nous référence pour tout ce qui est attrait au F&B au Japon : organisation de salons, fournir des listes d’importateurs, recherche de talents, évènement pour des marques, etc.

M.D. : concernant le développement de tokimeki même, il nous a semblé nécessaire de repositionner l’image de la société. Nous avons mandaté un consultant pour redéfinir notre plan communication : positionnement marché, référencement, branding, site web et toute communication digitale. Un des objectifs majeurs cette année est d’atteindre une stabilité financière et organisationnelle pour louer des bureaux et embaucher une personne l’année prochaine. Les Jeux Olympiques Paris 2024 et Expo 2025 Osaka sont de grandes opportunités, beaucoup de choses dans le pipe !

  1. Cet entretien est si fluide…quels sont d’après vous les facteurs de succès pour être les associées idéales ? Vous semblez si complémentaires !

A.A. : pour faire écho à la question de communication avec nos clients, nous sommes en mesure de travailler de façon harmonieuse car nous communiquons constamment entre nous. Nous n’habitons pas loin l’une de l’autre pour pouvoir se voir aussi souvent que nécessaire. De tempérament, personnalité, volonté complémentaire, le travail est réparti selon nos spécialités et compétences mais l’une est toujours la consultante de l’autre. L’écoute mutuelle est une qualité qui je crois nous rend attentives et coopérantes.

M.D. : aussi, dès le début de tokimeki, nous avions la volonté d’établir culture d’entreprise forte nous permettant de garder le même niveau d’excellence dans l’exécution quel que soit le nombre d’employés. L’essence de tokimeki évolue encore et nous échangeons encore très régulièrement dessus. Nous avons surtout un objectif commun : cibler le meilleur pour nous-mêmes, et pour tokimeki. Notre expérience de cheffes d’entreprises étrangères au Japon comporte de nombreuses facettes, vous pouvez les découvrir sur le podcast de l’entrepreneure Cécile Golfier-Salles, « Hit The Road » !