Gaëlle Chatenet

D’origine champenoise, Gaëlle Chatenet a suivi une formation linguistique et commerciale avec une maîtrise en anglais et un MBA effectués en simultané. Parlant déjà un anglais courant suite à une année aux Etats Unis et une autre en Ecosse, elle entreprend le métier de professeur d’anglais à Troyes. Soif d’apprendre une langue asiatique tous pays confondus, elle part au Japon à 24 ans enseigner le français. Suite à la rencontre de son futur mari chinois à Osaka, elle part seule étudier sa langue à la faculté de Fudan à Shanghai pendant deux ans.

Gaëlle revient dans l’archipel et à sa propre surprise accepte un poste dans une école maternelle internationale. L’enfance devient sa nouvelle vocation et elle occupe des rôles de professeure comme de direction dans différents établissements : l’école de l’Ambassade des Etats Unis, Summerhill International School, Ohana International School. Entre temps, un grave accident de voiture durant sa grossesse et les difficultés scolaires de son fils la mènent à beaucoup s’intéresser à la sophrologie. Ses résultats extraordinaires la convainquent que cette pratique encore méconnue au Japon mérite attention et lui offre un débouché professionnel. En sus, elle étudie la PNL (Programmation NeuroLinguistique) et le coaching pour aider ses clients à s’épanouir pleinement dans leur quotidien personnel comme dans leur vie professionnelle.

Les expériences de la vie vous ont poussée vers cette profession axée sur le bien-être et la santé. D’origine, êtes-vous plutôt “soft skills” ou “hard skills” ? Définiriez-vous votre première passion, les langues, comme sollicitant davantage l’un ou l’autre chez vous ?
Je dirais que je suis plutôt « soft skills ». Les mathématiques n’ont jamais été ma matière préférée ! Quant aux langues, je ne les ai jamais vues comme une compétence en elle-même mais plutôt un moyen de me connecter à autrui, un outil qui permet au monde de m’ouvrir ses portes, une sorte de passeport humain. Ma mère était institutrice (certainement l’origine de mon envie d’enseigner) et maitrisait l’anglais, ayant été fille au pair aux Etats Unis dans sa jeunesse. Quand j’étais jeune, nous allions souvent à l’étranger et cela m’a permis d’avoir très tôt conscience des langues étrangères, éveillant ma curiosité à leur égard. L’allemand, l’anglais, l’espagnol étaient une facilité pendant mes études. Aussi, je suis attentive à mes envies et capable de percer lorsqu’une passion naît. Un exemple est mon séjour linguistique en Chine seule, voulant trouver une langue commune dans ma famille (mon mari ne parlant pas français) : en 2002, je me suis retrouvée en immersion totale et en ai des souvenirs extraordinaires. 20h de cours intensifs par semaine pendant deux ans, à une époque où personne ne parlait anglais dans la rue, avec des camarades de classe coréens et japonais qui ne parlaient ni anglais ni français. Cet engouement continue car je le parle avec mon mari et corrige les devoirs de chinois de mes enfants.

Vous vous êtes donc tournée vers l’entrepreneuriat dans un domaine qui vous était inconnu, parlez-nous de votre expérience au sein du Club Entrepreneure FAJ l’année passée. Car vous allez vite ! Site web, blog, posts LinkedIn, collaboration avec d’autres thérapeutes.
Je suis partie d’une feuille blanche lorsque j’ai rejoint le club. J’avais seulement mes diverses certifications en sophrologie et PNL (cnfdi.com, nlpco.com) et effectué plusieurs séminaires et tutoriels sur ces matières. Tout a été une découverte : définition d’objectifs, identité visuelle, technique de vente, contenu, tarification, réseaux sociaux, story-telling, blog. J’étais très loin de ma zone de confort, malgré mon MBA ! D’ailleurs, pendant l’année au club, une école internationale à Hiroo m’a sollicitée pour le poste de directrice et il m’a été difficile de ne pas choisir cette solution de facilité. Face à toutes ces inconnues, les responsables du club m’ont donné du soutien, des conseils, une présence bienveillante, une structure sur laquelle me reposer. Dans les moments de doute, le club – et je parle des autres participantes aussi – m’a apporté de l’écoute et aidé à garder le cap. Quelques moments significatifs de mon projet étaient l’aménagement de mon propre cabinet, le dépôt de mon dossier d’entrepreneure auprès des autorités administratives, la publication de mon site web (construit en un mois) mais surtout mon premier client : un homme anglais ! Un atout majeur d’avoir rejoint le club est que je me suis un peu mise la pression, comme une sorte de défi de devoir livrer du résultat à moi-même mais aussi aux responsables du club qui s’investissent de manière totalement bénévole dans notre réussite. Y être acceptée me montrait que mon projet était possible, réalisable puisque d’autres personnes y croyaient aussi. Cela m’a apporté une certaine validation. A partir de là, je ne pouvais que m’investir et foncer !

Quel est votre plus grand challenge quant à votre pratique aujourd’hui ?
Professionnellement, j’aimerais agrandir mon portefeuille clients et notamment toucher la communauté anglophone. La sophrologie leur est inconnue (contrairement à la collectivité française, 20% de mes clients sont d’ailleurs des lycéens français), et rien d’équivalent n’est proposé. Si ma pratique est commune en France, le reste du monde pourrait hautement en bénéficier – tout particulièrement le Japon. J’envisage de m’associer avec d’autres thérapeutes dans un cabinet à Tokyo, ce qui me permettrait de rayonner davantage et atteindre un plus grand public.
Personnellement, le plus dur est de m’exposer. Je suis d’un naturel plutôt discret. Jusqu’à récemment, mon nom n’apparaissait sur aucun des réseaux sociaux. M’exposer, parler de moi et de choses parfois personnelles est un vrai challenge. Cependant, j’attends aussi de la transparence de la part des personnes qui viennent me voir alors je me dois de leur en donner également.

‘Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous’ (Paul Eluard) indique votre site web, en quoi consiste un premier rendez-vous avec vous ?
C’est un rendez-vous de découverte et où je mets la personne le plus à l’aise possible. Ses problèmes sont au cœur des sujets mais aussi l’espoir et la possibilité, qu’ensemble, nous trouvions des solutions. C’est une occasion pour moi de cerner ses besoins et lui proposer l’approche la plus adaptée. Nous établissons ensuite ensemble un programme. Je l’interroge aussi sur ses antécédents, si elle a déjà sollicité une thérapie ou est suivie par un médecin. Je ne prétends pas pouvoir « guérir » mais quelqu’un qui vient dans mon cabinet est demandeur de solutions et c’est un pas très important. A la fin d’un premier rendez-vous, je veux que la personne reparte confiante, que la solution à son problème existe et qu’ensemble nous allons la trouver. Si je devais identifier un point commun à tous mes rendez-vous, c’est que je me retrouve dans toutes les difficultés que rencontrent mes patients, car nous sommes ou avons tous été à différents degrés touchés par quelques conflits intérieurs. Ma sensibilité est un atout car elle m’aide à me mettre à la place des clients, elle est je pense nécessaire pour pratiquer ce métier.

Vous avez vraisemblablement soif d’apprendre : les langues, l’enseignement aux enfants, la sophrologie/PNL/coaching. Y voyez-vous un fils conducteur ?
Avec du recul, la communication est un thème récurrent dans ces trois axes qui ont dessiné ma vie professionnelle. Que ce soit les langues, ma passion pour l’enseignement de la petite enfance où je me suis formée à organiser des ateliers Faber et Mazlich (Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent), la sophrologie, comme la PNL et le coaching mettent l’être humain au cœur de l’équation. En restaurant un équilibre avec soi-même, en se dépassant, on améliore aussi ses relations avec les autres. On change le monde, une personne à la fois.  Je prends plaisir à travailler avec toutes les personnes qui viennent me voir. Chacune a une histoire et une sensibilité très personnelles. Ceux pour qui les résultats sont en général les plus rapides sont les adolescents, qui sont plus libres de dogmes, très ouverts et très réceptifs. Pour l’avenir, j’envisage d’étudier l’écriture créative pour écrire un roman. À voir, où cette nouvelle aventure m’emmènera !
Remerciements à sensemofr.com pour son expertise de relecture et corrections de texte.